L’épargne salariale continue de séduire entreprises et salariés en 2024, avec des encours atteignant des niveaux records. Quels sont les facteurs de cette croissance et comment les entreprises peuvent-elles en tirer parti ?
Publié le 10/04/2024
Dans le cadre du futur « pacte de la vie au travail », dont les négociations se sont soldées hier soir par un échec, plusieurs sujets ont profondément divisé les partenaires sociaux. Parmi eux figurait celui du dispositif actuel de chômage en fin de carrière. Le gouvernement, qui va désormais prendre en main ce dossier, se pose la question suivante : le dispositif dérogatoire de chômage des seniors ne risque-t-il pas d’être un frein à l’emploi des seniors ?
Pour éclairer la future prise de décision, l'Unédic a publié une note visant à quantifier l'utilisation de ce dispositif dérogatoire. Alors, les seniors profitent-ils effectivement des avantages en place pour bénéficier d'une « pré-retraite Unédic » qui coûterait cher à l'État ? On vous dit tout.
En France, l'accès à un emploi durable est, généralement, plus difficile pour les seniors. Si en moyenne 32% des 40-50 ans retrouvent un emploi durable dans l'année suivant leur entrée à l'Assurance chômage, ils ne sont plus que 26% à l'âge de 55 ans et 10% à l'âge de 60 ans. Cela est d'autant plus fort lorsque la personne est licenciée pour inaptitude.
Pour faire face à ce constat, la France prévoit des mesures d'assistance spéciales pour tenir compte des défis accrus rencontrés par les seniors dans leur retour à l'emploi. On parle alors de « dispositif dérogatoire de chômage des seniors » :
Il est à noter que les demandeurs d'emploi seniors sont toutefois soumis aux mêmes exigences que les plus jeunes, comme l'actualisation mensuelle et la recherche active d'emploi.
Le nombre de nouveaux arrivants dans le système d'assurance chômage diminue régulièrement avec l'âge. L'Unédic observe toutefois un léger rebond entre 58 et 60 ans, touchant entre 6 000 et 10 000 personnes, une tranche d'âge qui compte 1,3 million de salariés du secteur privé. Cette augmentation est principalement due à des personnes ayant rompu un CDI d'au moins 10 ans après une rupture conventionnelle ou un licenciement. Cependant, ce phénomène reste marginal en termes de volume et de dépenses pour le régime d'assurance chômage.
Ce rebond des nouvelles admissions est qualifié d'« effet horizon », car survenant 3 ans avant l'âge légal de départ à la retraite. Jusqu'en 2022, cette période correspondait à la durée maximale de droits au chômage pour les personnes âgées de 55 ans et plus. Par ailleurs, ce rebond des admissions s'est décalé de 2 ans entre 2008 et aujourd'hui, en corrélation avec la réforme des retraites de 2010 qui a repoussé l'âge légal de départ à la retraite de 2 ans. Cependant, peu de seniors bénéficient d'une indemnisation complète par l'assurance chômage avant leur départ à la retraite.
Enfin, le dispositif de maintien des droits, qui permet dans certaines conditions de prolonger les droits à partir de 62 ans jusqu'à l'âge de la retraite à taux plein, concernait 21 000 personnes en 2022. Bien que la majorité des seniors prennent leur retraite à 62 ans, seulement 7 % des personnes admises à l'assurance chômage à 59 ans accèdent à ce dispositif de maintien. En 2022, environ 700 personnes qui avaient quitté l'assurance chômage à l'âge de 67 ans avaient été admises à 59 ans.
Finalement, l'analyse de l'Unédic reste nuancée et ne nous permet pas de conclure si le dispositif de chômage de fin de carrière constitue, ou non, un frein à l’emploi des seniors. Oui, il y a un effet d'aubaine entre les 58 et les 60 ans, effectivement sur la période précédant de trois ans l'âge légal de départ à la retraite. Mais ces chiffres ne sont pas assez conséquents pour conclure à un mouvement de fond et pourraient simplement traduire un retour à l'emploi très complexe pour les actifs en fin de carrière.
L'une des premières clefs à ce défi pourrait résider dans l'adaptation des politiques seniors des entreprises, et notamment avec l'aménagement du temps de travail des salariés proches de leur fin de carrière. En ce sens, la réforme de 2023 a facilité l'accès au dispositif de retraite progressive et donné de nouveaux attraits au cumul-emploi retraite, désormais créateur de droits sous certaines conditions. D'ailleurs, 57% des salariés seraient prêts à travailler plus longtemps si leur temps de travail était aménagé, selon le baromètre Odoxa « Les Français et la retraite » publié en octobre 2023...
Le 03/10/2024
L’épargne salariale continue de séduire entreprises et salariés en 2024, avec des encours atteignant des niveaux records. Quels sont les facteurs de cette croissance et comment les entreprises peuvent-elles en tirer parti ?
Le 03/09/2024
En 2022, 8 entreprises sur 10 ayant entamé une négociation collective ont abouti à un accord. Parmi les thèmes les plus abordés, celui de l’épargne salariale arrive en seconde position.
Le 06/08/2024
France Travail, l’Assurance retraite et l’Unédic simplifient le passage à la retraite des demandeurs d’emploi. Découvrez en 5 points clés les évolutions majeures pour une transition retraite plus fluide et sécurisée.