Les Echos - 8 octobre 2025

Publié le 09/10/2025

En demandant aux services de Bercy d'étudier les conséquences économiques d'une suspension de la réforme Borne, Sébastien Lecornu a voulu en mesurer les effets sur le budget. Mais qu'en est-il de ceux sur les assurés, leur âge de départ à la retraite ou encore leurs pensions ? Est-ce que ce serait véritablement possible ? Eléments de réponse.

C'est pourtant ce que vient de faire le gouvernement démissionnaire de Sébastien Lecornu, en demandant il y a une quinzaine de jours aux services de Bercy d'étudier l'impact d'une suspension de la réforme des retraites de 2023, a-t-on appris dans les colonnes du Parisien.

Si ces annonces ont des visées essentiellement politiques à l'heure où Matignon tente de constituer un nouveau gouvernement, quelles seraient les conséquences concrètes d'une suppression de cette réforme pour les principaux concernés, à savoir les assurés ? A quel âge légal de départ et d'annuités cotisées reviendrait-on ? Est-ce que ce serait techniquement possible ?

Quel âge légal ?

« Suspendre, c'est possible mais pour cela, il faut une loi, commente Valérie Batigne, fondatrice du cabinet de conseil en retraite Sapiendo. Et avant même de faire cette loi, il faut déterminer ce que veut dire « suspendre » ? ». De mémoire d'experts, il n'y a pas eu de précédent dans l'histoire du système français de retraite par répartition où une réforme du genre ait été suspendue.

Et puis comment cette suspension pourrait-elle prendre forme, concrètement ? Pour Valérie Batigne, il y a deux points importants dans la réforme des retraites de 2023 qui seront à adresser. Le premier c'est : quelles générations seraient concernées ? Car la réforme Borne a mis en place un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

« Suspendre, ça voudrait donc dire que les personnes nées à partir du 1 er janvier 1964 partiraient à 63 ans », imagine la fondatrice de Sapiendo.

Et pour cause les personnes nées en 1963 ont déjà pu commencer à prendre leur retraite depuis septembre, à 62 ans et neuf mois. Pour eux, il n'y a donc pas de retour en arrière possible.

Combien de trimestres ?

L'autre grand point soulevé par une telle suspension, c'est celui du nombre de trimestres cotisés. En effet, la réforme des retraites de 2023 a également allongé progressivement la durée de cotisation pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein.

Sur le même principe d'un trimestre supplémentaire tous les trois mois. Ainsi les personnes nées à partir du 1er janvier 1964 doivent avoir 171 trimestres cotisés (soit 42 ans et 9 mois) contre 169 trimestres (42 ans et trois mois) avant la réforme, pour avoir droit au taux plein.

Jusqu'aux personnes nées à partir du 1er janvier 1965 et plus qui devront avoir 172 trimestres cotisés, soit 43 annuités. « Est-ce que le nombre de trimestres à cotiser est également suspendu ? Et si oui, quel nombre d'annuités est retenu ? », interroge Valérie Batigne.

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