Retraite : le coûteux dispositif emploi-retraite dans le viseur de la Cour des comptes
Les Echos - 4 juin 2025
Publié le 04/06/2025

Pointant du doigt une réglementation complexe, la Cour des comptes propose de réformer le cumul emploi-retraite. Un dispositif pourtant encouragé depuis plusieurs années par les pouvoirs publics et aujourd'hui plus avantageux comparé à d'autres pays.
Les comptes sociaux creusent chaque jour un peu plus leur déficit. Pour tenter d'endiguer le phénomène, la Cour des comptes formule chaque année une série de recommandations issues de son rapport sur l'application des lois de financement de la Sécurité sociale.
L'exercice 2025 n'échappe pas à la règle. Hôpital public, paramédical, assurance-maladie... le passage en revue est général. Un dispositif particulier, pointé du doigt par les sages de la rue de Cambon retiendra l'attention des retraités : la Cour des comptes propose de réformer le cumul emploi-retraite.
Un dispositif au « coût élevé » pour le système de protection sociale et dont la réglementation « apparaît aujourd'hui complexe et mise en oeuvre de manière insatisfaisante », écrivent les sages. Ils reconnaissent cependant que « le cumul emploi-retraite est considéré favorablement par les pouvoirs publics ».
Un dispositif complexe
Sur le papier, le principe du cumul emploi-retraite est relativement simple. Instauré en 1982, à la faveur de l'abaissement de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, il permet à toute personne ayant atteint l'âge d'ouverture des droits (62 ans avant le 1er septembre 2023, âge relevé progressivement jusqu'à 64 ans pour la génération 1968) de la liquider - c'est-à-dire de recevoir sa pension - et de reprendre un emploi par ailleurs.
Mais le diable, comme souvent avec l'administration, se cache dans les détails. Et les réformes des retraites successives depuis 1982 ont complexifié le dispositif. « On peut le résumer de façon simple, assure toutefois Valérie Batigne, la fondatrice du cabinet de conseil en retraite Sapiendo. Il est possible de cumuler un emploi et une retraite de façon libre et déplafonnée à deux conditions : avoir l'âge légal de départ et tous vos trimestres ; ou à partir de 67 ans, l'âge du taux plein automatique. »
Restent quelques bémols. « Si vous cumulez chez le même employeur, il faut attendre un délai de six mois entre la liquidation de la retraite et la reprise de l'activité », prévient la fondatrice de Sapiendo.
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