Les Echos - 25 avril 2025

Publié le 28/04/2025

Malgré une levée de boucliers, la suppression de l'abattement fiscal de 10 % sur les pensions des retraités est toujours à l'étude. Si elle est adoptée, combien de trimestres supplémentaires faudra-t-il travailler pour conserver les mêmes revenus nets ?

Le gouvernement s'apprête-t-il à rogner sur les avantages fiscaux des retraités ? La question flotte dans l'air depuis le début de l'année, provoquant des passes d'armes entre les différents membres du gouvernement. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s'est prononcée en faveur d'une suppression de l'abattement fiscal automatique de 10 % sur le montant total des pensions déclarées. Les limites actuelles de cet abattement se situent entre un minimum de 450 euros par pensionné et un maximum de 4 399 euros par foyer fiscal.

Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, a, par la suite, abondé en ce sens, avant que Gérald Darmanin , ne s'y oppose avec vigueur. L'automne dernier, la Cour des comptes avait suggéré de réduire cet avantage fiscal en l'excluant pour les retraités les plus aisés, ce qui permettrait de générer un peu plus d'un milliard d'euros de recettes fiscales. En revanche, l'élimination totale de ce dispositif rapporterait 5,3 milliards d'euros de manière stable, selon un document récemment communiqué aux partenaires sociaux.

Une manne convoitée alors que le gouvernement cherche à réaliser 40 milliards d'euros d'économie pour le prochain budget. Concrètement, quel en serait le coût pour les retraités ? Combien de trimestres faudrait-il cotiser en plus pour compenser la fin de cet abattement ? Le cabinet de conseil en retraite Sapiendo a réalisé ces calculs en exclusivité pour « Les Echos ».

· Pour une pension moyenne de 1.512 euros nets

Plus de la moitié des retraités ne paient pas d'impôts sur le revenu, rappelle Valérie Batigne, fondatrice et dirigeante de Sapiendo. C'est le cas pour tous les pensionnés percevant une retraite moyenne, de 1.512 euros nets par mois. Grâce à la décote appliquée pour le calcul de l'impôt sur le revenu, ceux-ci ne sont déjà pas redevables de l'IR.

Cette décote, méconnue, vise à alléger la charge fiscale des foyers modestes en réduisant leur impôt brut lorsque celui-ci est en dessous d'un seuil défini. Ce mécanisme renforce la progressivité du système fiscal car il ne profite qu'aux contribuables aux plus bas revenus. En revanche, la fin de l'abattement fiscal automatique de 10 % de ces pensionnés ne serait pas parfaitement neutre, explique Valérie Batigne.

Selon les calculs de Sapiendo, « les retraités avec cette pension modeste devront s'acquitter de 173 euros d'impôts sur le revenu, là où ils n'y étaient pas soumis auparavant ». Pour compenser la hausse desprélèvements fiscaux, les retraités devraient, théoriquement, cotiser pendant un trimestre supplémentaire.

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