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Les Echos - 23 juin 2025
Publié le 23/06/2025

Alors que le fameux conclave sur les retraites devrait toucher à sa fin ce lundi, qu'en est-il véritablement des différentes options de départ s'offrant aux assurés ? Nos simulations, réalisées avec le cabinet spécialisé Sapiendo, apportent un éclairage très concret de ce qui rapporte le plus entre surcote, cumul emploi retraite et départ en retraite progressive.
Surcote, cumul emploi retraite et départ en retraite progressive... quelle formule est la plus avantageuse ?
Désormais, partir à la retraite n'est plus tant une réponse à la question « quand » mais plutôt « comment ». Âge légal, avec ou sans taux plein, surcote, cumul emploi retraite ou retraite progressive... la multiplication des dispositifs imposent désormais aux futurs retraités de réfléchir encore un peu plus à cette grande étape de leur vie.
Or, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver dans la jungle administrative française, encore moins quand les réformes successives du système des retraites viennent régulièrement modifier les règles du jeu. Les conseillers retraites surveillent d'ailleurs, comme le lait sur le feu, les conclusions à venir du « conclave » sur les retraites, qui se termine ce lundi.
Alors comment savoir quel dispositif choisir ? Pour vous aider à répondre à cette question, « Les Echos » ont fait réaliser des simulations par le cabinet de conseil en retraite Sapiendo. En voici les principaux enseignements.
Cas concret
Pour réaliser ces simulations, Sapiendo et « Les Echos » ont fait le choix type d'un homme, cadre, qui aura tous ses trimestres à 64 ans. Nous l'avons appelé Denis. Denis est né en 1968 et, à 57 ans, il commence à réfléchir aux différentes options pour prendre sa retraite. Son salaire, en 2025, est égal à la moyenne de celui des cadres, soit 73.584 euros brut par an, selon l'Insee.
Pour Denis, nous avons étudié cinq pistes de départ en retraite possible, estimant que celle-ci durerait 23 ans, jusqu'à ses 87 ans. Le « scénario de base », notre hypothèse témoin, table sur un départ à 64 ans, dès que Denis a obtenu le taux plein. Dans la deuxième hypothèse, notre cadre poursuit son activité pendant un an, avec un report de la date de départ. C'est le dispositif dit de la surcote.
Dans notre troisième scénario, Denis poursuit également son activité au-delà de 64 ans, mais dans le cadre du dispositif du cumul emploi retraite. Cela signifie qu'il touche l'intégralité de sa pension, tout en continuant à travailler. Dans ce cas précis, Denis poursuit son activité à 50 % et non pas à temps plein.
Le quatrième scénario table sur un départ en retraite progressive, dans lequel Denis liquide une partie de sa pension à 64 ans, et maintient pendant un an un taux d'activité de 80 %. Enfin, dans le cinquième et dernier scénario, notre cadre se verrait contraint à un départ anticipé à 62 ans pour raison de santé.
Surcote : un salaire complet et pension majorée
Sapiendo a réalisé deux jeux de simulation : la première avec une poursuite de l'activité pendant un an après l'âge légal de départ en retraite. La deuxième, dans laquelle Denis maintient son activité pendant deux ans. « L'objectif était de mieux faire ressortir les écarts entre les différentes options », précise Valérie Batigne, la fondatrice du cabinet de conseil en retraite.
Ainsi, si notre assuré type suit le scénario de base, à la fin de sa retraite il aura engrangé 841.355 euros nets de pension. Si Denis décidait de travailler une année de plus après l'âge légal de départ à la retraite, sachant qu'il a déjà tous ses trimestres, il toucherait alors 900.277 euros nets de revenus cumulés (pension + revenus d'activité). Soit près de 59.000 euros de plus que dans le scénario de base.
« Cette surcote d'un an rapporte ainsi 4,5 % de plus de pension et un revenu supérieur la première année », explique Valérie Batigne. Puisqu'au lieu de toucher sa pension à 64 ans, Denis percevrait alors son salaire complet, soit 96.169 euros net.
Les 4,5 % de pension en plus se composent d'un côté, la retraite CNAV, supérieure de 5,4 %, dont 5 % de surcote et 0,4 % d'amélioration du salaire annuel moyen (SAM) ; de l'autre, des 593 euros de pension en plus, liés à 412 points Agirc-Arrco (AA) supplémentaires. Dans le cas où Denis décidait de surcoter deux années, au lieu d'une seule, l'écart avec le scénario de base serait alors de + 114.490 euros nets sur 23 ans.
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